L’inculte du hockey te dira que : « Ça dont ben l’air facile de gagner la Coupe Stanley. Les Tomahawks de Chicago, pis les dudes de Los Angeles gagnent tout le temps. Nous autres aussi on gagnait toujours, c’est pas ben difficile à ce que je sache. » Aussi simplet et stupide que peut être cette élocution, cet érudit du hockey n’a pas complètement tort. Qu’est-ce que ces équipes font (ou ont fait) que nous ne faisons pas? Qu’est-ce qui fait en sorte que tout semble aussi facile pour ces dynasties de remporter la Coupe Stanley coup sur coup? Pourquoi pas à Montréal?
«Ouin mais Kev, les Kings et les Hawks ont perdu pendant full longtemps, puis y’ont drafter din premier.» Est-ce que de finir dans les bas-fonds est un gage de succès? Parlez-en aux partisans des Oilers d’Edmonton. Année après année, leur directeur général sort son plus bel habit, va se faire la plus belle coupe de cheveux et sort son plus beau sourire; car il sait qu’il va inévitablement monter dans les cinq premiers sur le podium lors de la soirée repêchage afin d’acquérir un joueur franchise. Malgré un alignement bourré de talents qui parfois donne des allures de celui d’un match des étoiles de la ligue Junior, cette abondance de bons choix au repêchage n’a pas été en mesure de donner comme semence, à cette ville d’Alberta, une Coupe Stanley.
« Ben crime Kev, c’est simple, Y nous faut un très bon goaleur! » Les meilleurs gardiens de la ligue nationale d’aujourd’hui ne peuvent pas se «plugger» des bagues de la Coupe Stanley dans les oreilles pour fuir de telles sottises comme l’avait si bien imagé un certain Patrick Roy. Henrik Lundgvist et Carey Price se disputent constamment le titre du bourreau masqué, cependant, ce sont les Corey Crawford, Tuuka Rask et Jonathan Quick qui en sortent avec le trophée à bout de bras. Il n’y a pas beaucoup d’individus qui échangeraient Price ou Lundgvist (lorsqu’ils sont en santé) dans leur pool. Imaginez dans la réalité du hockey d’aujourd’hui où les joueurs sont de plus en plus créatifs et les entraîneurs de plus en plus qualifiés. Ces champions cerbères ne sont pas laissés à eux-mêmes. Ils sont entourés d’une bonne défensive regroupant les cinq joueurs sur la patinoire et d’un système de jeux mettant l’accent sur les forces des joueurs en place. Parlez-en à Chris Osgood.
«OK! Ben c’est simple! Pas de controverse! Suffit les histoires de blondes bizarres! Faut qui lâchent les bars pis qui se concentrent sa glace.» Clairement, Patrick Kane est blanc comme neige. Par ailleurs, Sergei Federov a notamment suivi ce conseil, en ayant comme petite copine, l’ange victorienne secrète avant même que cela n’existe, en Anna Kournikova. Finalement, les joueurs des Kings ne succombent naturellement pas aux vices qu’offre la Californie. Si l’on laisse de côté le sarcasme, les faits sont que le seul dénominateur commun chez chacun de ces exemples est que toutes ces personnes croulent sous le poids des nombreuses bagues de Coupe Stanley qu’ils ont aux doigts.
«ALORS KEV! QU’EST-CE QUE ÇA PREND!»
Le Leadership. Scotty Bowman, Joel Quenville, Ken Holland, Claude Julien, Darryl Sutter, Lou Lamoriello : des noms qui ont révolutionné le hockey à leur façon. Que ce soit avec l’aide de la trappe, que ce soit en repêchant des joueurs franchises en fin de séance ou que ce soit en coopérant avec des jeunes comme Tyler Séguin qui se cherchait un peu hors glace, ces exemples d’excellence sont un amalgame de constance, de travail acharné et de refus de la défaite. Personne n’aime perdre, mais beaucoup l’accepte. Lorsque le meneur d’hommes de ton organisation te fait comprendre que la défaite est inacceptable, certaines ressources allant au-delà du talent font surface. Ce sont ces ressources qui te donnent le petit plus pour gagner la Coupe Stanley à court terme et qui te donnent le grand plus pour devenir une dynastie à long-terme.
Alors, est-ce Montréal est équipé pour subvenir à cela à court et long-terme?